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Saint-Estèphe
Temps de lecture : 22 minutes – Durée de la vidéo : 7 minutes
Date de publication : octobre 2022
Sommaire
la Situation
Terre de grands vins, Saint-Estèphe est située presque au centre du Médoc, tout près de l’estuaire de la Gironde : l’appellation est équidistante de Bordeaux et de la Pointe-de-Grave.
Sa situation entre mer et estuaire lui confère une douceur climatique concrétisée par une régulation thermique, un bel ensoleillement et un brassage des vents, autant d’éléments bénéfiques à la bonne maturation des raisins.
l'Histoire
Saint-Estèphe qui s’appelle jusqu’au 18ème siècle « Saint-Esteve de Calones» (de Calonès signifiant petits vaisseaux qui portaient du bois), est née du fleuve. Les premiers occupants l’utilisent pour développer les échanges commerciaux.
A l'âge du bronze déjà la vigne ?
Les origines de Saint-Estèphe sont très anciennes. De nombreuses traces et vestiges archéologiques révèlent l’existence d’une occupation du sol dès l’âge du Bronze Moyen (-3500av.JC).
La vigne présente dès l'époque gallo-romaine
Il semble que de la vigne était déjà plantée sur le territoire de Saint-Estèphe à l’époque romaine.
Bien qu’avant le Moyen-Age on ne peut pas véritablement parler de culture de la vigne dans le Médoc, il est vraisemblable que les échanges commerciaux et culturels entre les Romains et les Gaulois du Médoc (les Médulli, peuplade autochtone celte) ont contribué à une connaissance viticole
Au Moyen-âge, les moines développent la viticulture
Implantée par les moines, elle se développe tout au long du Moyen-Age. Le vin est divin et on le consomme plus facilement que l’eau plus incertaine.
Au XIIIème siècle, Gui Martin de Saint-Estèphe qui dirige l’archiprêtré de Lesparre, est seigneur de Calon. Saint-Estèphe commence alors à être connue pour ses « bonnes vignes » qui sont déjà plus rémunératrices que les céréales. Sur le territoire de ce qui deviendra plus tard la commune de Saint-Estèphe, d’autres seigneuries constituent le socle historique des hameaux, comme la seigneurie de Blanquet ou la seigneurie vassale de Lassalle de Pez.
Malgré des périodes de troubles, l’occupation anglaise a incontestablement favorisé un essor économique durable de la vigne.
À partir du Moyen Âge, le vignoble prend son essor grâce aux commerçants anglais qui viennent acheter leur vin dans le port de Bordeaux.
L’activité du port de Saint-Estèphe liée à la vigne, est intense et le restera jusqu’au 18ème siècle.
XVII et XVIIIème siècles
Le paysage marécageux, composé d’îles va changer de physionomie à partir du 17ème siècle avec l’assèchement des marais entrepris par les hollandais à la demande d’Henri IV.
Petit à petit, un paysage de champs de vignes sur des croupes ensoleillées prend de l’ampleur à tel point que la vigne devient pratiquement la seule culture du village
Le remembrement des terres commencé dès l’époque moderne va permettre la constitution des domaines viticoles. Les riches parlementaires bordelais s’intéressent à cette partie géographique du Nord de Bordeaux et entament une véritable colonisation.
La notoriété des vins de « Saint-Estèphe » est intimement liée à l’activité de ces négociants bordelais qui élèvent et commercialisent les vins
Cet engouement est accentué par la notion de ‘Cru’ qui se développe dès le début du 18ème. Les vins de « Saint-Estèphe » participent à l’essor du commerce des vins de la région bordelaise sur les marchés londoniens qui les qualifient de « New French Clarets ».
Au XIXème siècle, les châteaux
Le XIXème siècle, marqué par la prospérité, voit la création des grandes propriétés actuelles. Les châteaux, datant de cette époque, témoignent de leur prospérité, leur puissance et de leur dynamisme.
La folie de Louis Gaspard d'Estournel
Propriétaire de Cos au début du XIX siècle, Louis Gaspard d’Estournel avait trois passions : les chevaux arabes, la navigation et le vin. Ses voyages dans l’océan Indien lui donnèrent l’idée de construire non pas un château mais des chais monumentaux dans un style éclectique, mêlant classicisme et orientalisme.
En 1838, Stendhal dans son Voyage dans le Midi de la France,
décrit « ce bâtiment fort élégant, d’une brillante couleur jaune clair, n’est à
la vérité d’aucun style ; cela n’est ni grec ni gothique, cela est fort gai et
serait plutôt dans le genre chinois.».
Henri Beyle, plus connu sous le nom de Stendhal, fût pour le moins interloqué. L’auteur du Rouge et le Noir, qui se rendait en diligence à Lesparre, découvrit cette construction furieusement orientale avec ses toits en pagodes, ses clochetons, sa tour crénelée, son déluge de pierres sculptées, son haut vantail ouvragé à Zanzibar et ses alignements de palmiers.
Saint-Estèphe aujourd’hui
Comme dans les autres appellations d’origine contrôlées viticoles de la presqu’île du Médoc, les « crus » de la commune de Saint-Estèphe font l’objet d’une reconnaissance par les différents classements de propriétés réalisés depuis les XVIIème et XVIIIème siècles. Ainsi le « Classement des vins de Bordeaux de 1855 » reconnaît cinq « crus » sur la commune de Saint-Estèphe et le « Classement des crus Bourgeois de 1932 » récompense une quarantaine de « crus ».
L’appellation d’origine contrôlée « Saint-Estèphe » est reconnue par le décret du 11 septembre 1936.
Les grandes propriétés, contribuent grandement à sa renommée et à la diffusion de son image. À côté de ces châteaux réputés, les petites et moyennes propriétés, structures familiales et coopérateurs, à travers des mentions spécifiques telles que «crus paysans» et «crus artisans», participent largement à la reconnaissance de la spécificité de cette appellation au sein du Médoc
le Terroir
le Sol
Le sol doit être pauvre mais équilibré. Les racines de la vigne puisent l’eau et les éléments nutritifs dans le sol, la nature de ce dernier et les oligo-éléments qu’il contient ainsi que sa régulation hydrique participent donc au goût du vin.
le Climat
Le climat conditionne la croissance et la maturation du raisin. Tous ses composants font donc partie de l’élaboration du terroir : pluviométrie, vents, ensoleillement et températures.
La clef d’un terroir, c’est son bilan hydrique, généralement déficitaire ou faiblement positif.
la Topographie
Les sols de coteau sont, en règle générale, plus pauvres que les sols de plaine, la vigne y est donc moins vigoureuse, le rendement plus faible, mais de plus grande qualité.
les Sols
Le vignoble de 1250 ha s’étale sur un modelé de croupes bien drainées. Un drainage naturel accentué par la composition de son terroir majoritairement graveleux. Il y a des millénaires, à l’ère quaternaire, les «graves» arrachées aux lointaines montagnes par un fleuve torrentiel se sont déposées sur le support tertiaire par couches successives. Constituées de petits galets roulés, de quartz blanc en forme de dragées mais aussi de grès, silex, lydiennes volcaniques, meulières, ces graves sont mélangées à des sables et des argiles en proportion variable d’un endroit à l’autre de l’appellation. Cette grande variété géologique explique en partie la diversité des paysages et des coloris des sols.
les Spécificités du terroir de Saint-Estèphe
Une des caractéristiques du terroir de Saint-Estèphe est de présenter des nappes profondes argileuses qui favorisent une bonne résistance des vignes au stress hydriques dans les années de forte sécheresse. Une autre spécificité du terroir est la présence du calcaire marin dit « de Saint-Estèphe » qui affleure à certains endroits de l’appellation. Ces diversités dans la composition des sols qui fonctionnent en parfaite intelligence avec le climat ainsi que l’équilibre avec les sous-sols offrent au terroir de Saint-Estèphe sa subtilité.
La carte indique
- les hameaux qui correspondent souvent aux châteaux.
- La Jalle du Breuil qui sépare Saint-Estèphe de pauillac au sud
- L’Estey d’Un qui sépare Saint-Estèphe se Saint-Sernin-de-Cadourne au Nord
- les châteaux classés se situent au sud et à l’est de l’appellation
la Genèse du terroir de Saint-Estèphe
Au travers d’un court film à la fois ludique et pédagogique, l’appellation Saint-Estèphe montre la formation de son terroir à la variété géologique du sol et du sous-sol unique dans toute la péninsule du Médoc.
Ce film en 3D a pour objectif de comprendre l’histoire géologique et climatique, celle des terrasses de graves déposées au fil des millénaires par le fleuve sur le socle calcaire de Saint-Estèphe qui constituent aujourd’hui le terroir de prédilection de son vignoble.
Durée 7mn
les Aspects géologiques
Un soubassement calcaire
La particularité géologique de Saint-Estèphe réside dans la nature de son soubassement tertiaire de l’Éocène, dit « calcaire de Saint-Estèphe ».
Des affleurements du calcaire de Saint-Estèphe, souvent séparés par des interbancs marneux, peuvent être observés au bas de certaines croupes graveleuses comme celles que l’on trouve dans les vignes des châteaux Cos-d’Estournel, de Marbuzet ou Calon-Ségur.
Les graves, issues de la nappe alluviale günzienne, forment la terrasse de Saint-Estèphe, qui est en fait la continuation de celle de Pauillac.. À Saint-Estèphe, le substratum marno-calcaire, jamais loin de la surface, donne à l’ensemble des sols une richesse particulière.
On dit qu’à Saint-Estèphe les graves sont moins maigres qu’à Pauillac ou Saint-Julien.
Des terrasses de graves
Les terrasses graveleuses disposées parallèlement à l’estuaire de la Gironde, ont des altitudes variant de 4 mètres à 40 mètres et une épaisseur de l’ordre L’épaisseur des alluvions varie de 4 à 7 m. Elles reposent sur les marnes et calcaires de l’éocène et de l’oligocène qui affleurent notamment dans la partie occidentale de la commune de Saint-Estèphe.
Sur ces croupes de graves, les sols sont à dominante sablo-graveleuse ou argilo-graveleuse.
Les sols de la terrasse 3 (600 000 ans) sont composés de graviers et galets grossiers de quartz et quartzite, de matériel argilo-calcaire et localement d’argiles jaunes. Ces sols forment des croupes qui culminent à 26 m.
Ce sont les graves de la carte.
Les graves de la terrasse 4 (500 000 ans) couvrent la zone orientale du Médoc. Il s’agit de buttes hautes de 12 à 16 rn qui dominent l’estuaire. Ces graves recouvrent une base d’argiles jaunes brunâtres. Il s’agit de terres viticoles de grande qualité.
Ce sont les graves argileuses de la carte.
Les alluvions de la terrasse 5 (300 000 ans), situés aux abords des palus pour ce qui concerne l’appellation Saint-Estèphe, sont composés de sables, d’argiles sableuses à micas et parfois de graves grossières. Ces alluvions forment plusieurs affleurements qui émergent des terres de palus
. Ce sont les graves sableuses de la carte.
Un drainage efficace
La situation en croupes bien dégagées, au modelé accidenté, assure une évacuation efficace des eaux de pluie, par ruissellement au-dessus des couches plus imperméables du substratum tertiaire, vers les nombreux esteys, véritables canaux de drainage qui bordent chaque bas de croupe.
Une mosaïque géologique
Les « jalles » et les « esteys », ruisseaux qui drainent l’ensemble des sols vers la Gironde, ont disséqué ces milieux pour individualiser les croupes de graves et coïncident avec plusieurs limites communales.
Le territoire de l’appellation Saint-Estèphe cioïncide avec la commune et est séparé de la commune de Saint-Seurin-de-Cadourne, au nord, par le marais drainé par « l’Estey d’Un» et au sud, par le marais de Lafite, drainé par la « Jalle du Breuil »..
Les sols développés sur les croupes bordant l’estuaire ou la jalle du Breuil, c’est-à-dire les sols les plus périphériques de l’appellation, sont particulièrement privilégiés. Ce n’est pas un hasard si ce sont ces sols-là qui portent les crus classés de Saint-Estèphe et les meilleurs crus bourgeois de l’appellation.
Les colluvions sableuses recouvrent toutes ces formations à l’ouest, en limite de forêt. En bordure de l’estuaire, les alluvions récents appelées localement «palus» complètent la diversité des formations rencontrées.
Au sud et au nord de la commune, les vallons humides, constituant des zones de marais perpendiculaires à l’estuaire, sont en prairies et localement boisés.
Enfin, trait caractéristique de l’appellation d’origine contrôlée « Saint-Estèphe », les croupes de graves viticoles, à l’est, sont très proches de l’estuaire réduisant ainsi les zones de « palus » à une bande de 200 mètres à 300 mètres de large.
la Pédologie
la coupe du sous-sol révèle bien les différents couches des sols de graves :
Graves : favorise une bonne réverbération du soleil sur les grappes
Terre graveleuse : suffisamment drainante et meuble en surface
Sol graveleux profond : permet l’enracinement profond des racines
Poche d’argile : redistribue juste suffisamment d’eau l’été
Sous-sol calcaire : joue le rôle de tampon hydrique
la Climatologie
L’appellation bénéficie un climat océanique tempéré.
La Gironde joue un rôle de régulateur thermique, car les eaux de l’estuaire se réchauffent et se refroidissent plus lentement que l’air.
En outre, la vapeur d’eau issue de la Gironde arrête une partie des radiations solaires le jour et s’oppose la nuit aux pertes de chaleur par rayonnement.
Résultat : les amplitudes thermiques annuelles sont faibles, ce qui favorise une maturation harmonieuse du raisin.
Les températures donnent des hivers doux et des étés chauds sans sècheresse.
Le bon ensoleillement assure une bonne maturité au raisin.
Pour sa part, l’influence océanique apporte 8o jours de brouillard et 160 jours de pluie par an. Les pluies sont donc d’autant plus abondantes que l’on se rapproche de l’océan.
La température moyenne annuelle est de 13° C au bord de la Gironde et décroît au fur et à mesure que l’on s’en éloigne.
La pluviométrie est répartie de manière assez homogène tout au long de l’année avec des automnes plutôt pluvieux.
L’arrivée plus précoce des perturbations entraine une année difficile. Au contraire, les années à belle arrière-saison assurent de bons millésimes
le Relief et les Paysages
Le relief particulièrement vallonné qui caractérise l’AOC est d’une grande utilité viticole.
En premier lieu, il induit un système de pentes qui favorise un drainage naturel efficace, indispensable pour atteindre une maturation des raisins aboutie.
Autre avantage : le relief met à jour une grande variété de sols qui génère différentes expressions des cépages et contribue à une plus grande complexité des vins
Le vignoble occupe l’essentiel du territoire communal sur les hauteurs des croupes et structure ainsi les paysages. Il est parcouru par un dense réseau de routes secondaires qui desservent plusieurs hameaux. Ces hameaux, comme par exemple, ceux de Marbuzet, Blanquet, Pez, Leyssac ou Saint-Corbian, sont implantés autour de châteaux viticoles.
Les plus grands « crus » s’identifient par de beaux châteaux isolés au milieu de leur vignoble.
les Cépages
Les cépages recommandés pour l’appellation, uniquement rouges, sont le Cabernet Sauvignon, le Merlot, le Cabernet Franc, le Petit Verdot, le Côt et le Carmenère
En 2020, les 1 250 Ha se répartissent comme suit entre les cépages :
- 49.35% de Cabernet Sauvignon soit 617 Ha
- 43.20% de Merlot soit 540 Ha
- 4% de Cabernet Franc soit 50 Ha
- 3,20% de Petit Verdot soit 40 Ha
Des cépages adaptés à la diversité des sols
Le vin de Saint-Estèphe est le fruit d’un assemblage précis. Chaque cépage a sa propre typicité et s’exprime différemment selon les sols et les conditions climatiques. Tout l’art de l’assemblage consiste à marier les cépages dans les meilleures proportions possibles.
L’assemblage et l’encépagement ne sont pas soumis à des règles absolues. Chaque parcelle est unique et le raisin peut exprimer son propre caractère. Dans certains cas des cabernets sauvignon peuvent donner d’excellents résultats sur des sols argileux. Et l’inverse existe avec des merlots plantés sur des sols graveleux et chauds qui arrivent à une parfaite maturité et donnent aux raisins des belles notes aromatiques
Cabernet sauvignon
C’est le cépage traditionnel du vignoble Médocain.
Vigoureux et producteur, de belle couleur violacée avec une maturité tardive et optimale grâce à la chaleur des sols graveleux, il apporte sa structure au vin et sa capacité de vieillissement.
Le cabernet sauvignon est le cépage majoritaire. Il se plait sur les terres chaudes aux sols de graves profondes et drainantes. Grâce à un enracinement profond dans les sols graveleux, il résiste fort bien à la sécheresse.
Merlot
De couleur profonde, il est capable d’exprimer tout son potentiel sur les sols frais et humides et apporte au vin, souplesse et rondeur.
Le merlot plus précoce que le cabernet-sauvignon, aime les sols argilo-calcaires.
Il s’accommode bien de l’humidité. La proximité du socle calcaire est un facteur de qualité car il offre une meilleure régulation en eau.
Les sols argilo-graveleux sont assez importants à Saint-Estèphe ce qui explique la forte proportion de merlot
Cabernet franc
Le cabernet franc est le plus précoce et se montre plus exigeant que le cabernet sauvignon, il est adapté aux sols argilo-graveleux mais aime aussi les sols d’argiles sur calcaires.
Cépage complémentaire par excellence, son caractère lui confère une maturité précoce et des tanins élégants.
Ses petites baies donnent des vins riches en polyphénols dont l’aptitude au vieillissement et la finesse sont appréciées.
Petit Verdot
Ce cépage typique du médoc est fertile et productif. Il est à maturité tardive.
Il apporte structure et couleur au vin
Le petit verdot est un cépage minoritaire. Il est plutôt planté sur des sols de graves profondes avec un peu d’argile qui apporte l’humidité nécessaire
Malbec et Carmenère
Ce sont deux cépages minoritaires sur Saint-Estèphe, utilisés en infimes proportions
le Vin
Le saint-estèphe est un vin rouge sec (sa teneur en sucres est inférieure ou égale à 2 grammes par litre) qui est servi entre 16 et 17°C.
Il est préférable de le carafer.
Des vins différents selon les domaines et les types de sols
Le terroir assez hétérogène donne des vins différents selon les domaines et le type de sol semble induire des caractéristiques au niveau des caractères organoleptiques des vins :
- les sols siliceux favorisent la finesse, les notes subtiles et florales
- l’argile donne des vins plus ‘durs’, plus fermes, puissants et alcoolisés, des polyphénols aromatiques
- le calcaire induit la rondeur, la souplesse, des notes minérales, florales et fruitées
Marqué par un sous-sol plus argileux que celui des autres appellations communales du bord du fleuve, le vin y gagne une typicité certaine : une structure tannique d’une grande richesse, une belle couleur rouge sombre et une charpente exceptionnelle associée à une finesse aromatique
l'Oeil
Le saint-estèphe offre une robe concentrée et intense entre le rubis carminé et le pourpre à reflets noirs. Au fil de son évolution, sa robe décline toute la gamme des rouges profonds.
le Nez
Le bouquet est riche et soutenu:
- le cabernet apporte des parfums de fruits noirs, cassis, cèdre, réglisse et menthe
- le merlot complète souvent avec des arômes de fruits rouges charnus, des notes d’épices et des notes florales, violette ainsi que la prune, la figue
- le petit verdot y ajoute un joli bouquet au parfum de violette.
- les arômes hérités de l’élevage accompagnent, selon les proportions de bois neuf (torréfaction, épices, réglisse).
- Avec l’âge, le nez revêt des notes tertiaires de gibier, de sous-bois, de champignon et souvent des notes grillées
la Bouche
La structure est puissante ; la charpente robuste avec une structure tannique ample due au cabernet sauvignon qui apporte au vin une grande complexité, de la finesse et un intense bouquet
Le merlot apporte le moelleux à l’assemblage
La structure est harmonieuse, puissante, bien charpentée sur une trame de tanins serrés, fins et racés qui demandent du temps pour s’adoucir.
Après une garde de dix ans, la bouche du Saint-Estèphe met en valeur un bouquet complexe, et les tanins se fondent pour créer une sensation de parfaite harmonie.
La constitution du vin assure une grande longueur et une finale pleine de distinction et de fraîcheur
Alcool +
Capiteux
Chaleureux
Classique
Discret
Faible
Alcool –
Moelleux +
Très souple
Souple
Rond
Ferme
Dur
Moelleux –
Acidité +
Nerveux
Vif
Très frais
Frais
Faible
Acidité –
Tanins +
Astringents
Fermes
Arrondis
Lisses
Mous
Tanins –
Viril, puissant et charpenté
On peut décrire le vin de Saint-Estèphe comme un vin corsé possédant une très grande puissance tannique qui lui confère une aptitude exceptionnelle au vieillissement.
Son vieillissement lui confère du fruité, de la rondeur et de la finesse. C’est incontestablement un vin de garde, voire de longue garde car son potentiel de garde est de 10 à 20 ans (30 ans dans les grandes années
Quels mets pour accompagner un saint-estèphe
Le saint-estèphe nécessite des mets de grande subtilité aux saveurs marquées, capables d’accompagner celles du vin sans toutefois les masquer : gibier, agneau, certains abats …
Pour les vins jeunes, il faudra privilégier des viandes rouges poêlées ou en sauce et des chairs plus grasses qui absorberont tanins et acidité.
confit de canard, filet de boeuf sauce Périgueux, côte de boeuf, agneau à la cuisson de sept heures, gigot de mouton, carré ou épaule d’agneau, filet de biche, foie de veau poêlé, pigeon rôti, pigeonneau aux cèpes, rognons de veau …..
Les classements
Crus classés : Saint-Estèphe compte plusieurs grands crus classés en 1855 dont : | |||
2e grand cru classé | Château Cos d'Estournel | ||
Château Montrose | |||
3e grand cru classé | Château Calon-Ségur | ||
4e grand cru classé | Château Lafon-Rochet | ||
5e grand cru classé | Château Cos-Labory | ||
Crus bourgeois exceptionnels | |||
Château Haut-Marbuzet | Château Les Ormes de Pez | ||
Château de Pez | Château Phélan Ségur | ||
Crus bourgeois | |||
Château Beau Site | Château Clauzet | Château Coutelin Merville | |
Château de Côme | Château La Commanderie | Château La Haye | |
Château Ladouys | Château Laffitte Carcasset | Château L'Argilus du Roi | |
Château Le Boscq | Château Petit Bocq | Château Le Crock | |
Château Lilian Ladouys | Château Picard | Château Plantier Rose | |
Château Serilhan | Château Tour de Pez | Château Tour des Termes | |
Château Tour Saint-Fort | Château Vieux Coutelin |
les Châteaux
Articles connexes
Château Haut-Marbuzet, une exception à Saint-Estèphe
Dégustation de six millésimes du Château Haut-Marbuzet le 28 octobre 2022
pour Approfondir
- Maison du vin de Saint-Estèphe (site du Syndicat viticole (Organisme de Défense et de Gestion) de l’appellation Saint-Estèphe)
Ce site a fortement enrichi l’iconographie de cet article. - Wikipédia : Saint-Estèphe AOC (Une bonne description des pratiques culturales et de vinification)
- INAO – le Cahier des Charges de l’appellation Saint-Estèphe (pour les amateurs de réglementation)
- La Revue du vin de France n° 529 – mars 2009 – « Expertise d’un terroir : Saint-Estèphe, l’écrin des grands assemblages »