La façade du chai principal du château Haut-Marbuzet
Château Haut Marbuzet,
une exception à Saint-Estèphe
Le château Haut-Marbuzet est un domaine viticole réputé du Médoc d’une superficie de 75 hectares, situé sur la commune de Saint-Estèphe sur un coteau faisant face à la Gironde. Son vignoble est situé à mi-chemin entre Cos d’Estournel et Montrose.
Il bénéficie de l’appellation Saint-Estèphe, Cru bourgeois exceptionnel (en 2003)
Les vins de Haut-Marbuzet sont de toujours de grande constitution, alliant rondeur et volupté, avec une grande aptitude au vieillissement.
Sommaire
l'Histoire du domaine
En 1770, Pétronille et Rose Fatin héritent de leur père Sylvestre de parcelles de vignes, qui deviendront plus tard le Château Haut-Marbuzet.
Les vignes sont négociées en 1825 au profit de la famille Mac Carthy, descendants d’émigrés jacobites irlandais jacobites chassés par les persécutions anglicanes, émigrés en Bordelais comme les Lynch, les Clarke, ou les Barton.
Du fait de successions conflictuelles en 1854, les descendants Mac Carthy morcellent leurs terres en huit parts, vendues aux paysans du hameau.
Sept hectares passent aux mains de la famille Poissonnier, qui les nomme Haut-Marbuzet.
Hervé Duboscq acquit en viager, en 1952, cette parcelle de 7 ha. à Saint-Estèphe
Cinquante ans durant, les Duboscq père et fils (Henri Duboscq a rejoint son père en 1962 et prit sa suite en 1974) ont rassemblé une à une les huit pièces éparses, comme un puzzle, et reconstitué le domaine des Mac Carthy. Aujourd’hui, Le Haut-Marbuzet compte 75 ha.
A leur tour ses fils Bruno et Hugues ont suivi Henri Duboscq dans l’aventure.
le Terroir
Géologie
Localisé sur le plateau de Marbuzet, entre le château Cos d’Estournel et le château Montrose, le terroir est porté par une croupe de graves günziennes au sous-sol argilo-calcaire.
Les sols de graves, comprennent ici une proportion légèrement plus forte d’argile
Les graves doivent leur nom à leur sol recouvert de graviers plus ou moins gros qui savent, le soir venu, restituer à la vigne la chaleur du soleil emmagasinée durant la journée. Les graves sont des dépôts de graviers et de galets souvent mélangés à du sable et de l’argile, déposés par l’estuaire de la Gironde, elles forment une série de terrasses en pente douce.
La glaciation de Günz est la première des quatre périodes glaciaires du Pléistocène qui date d’environ 760 000 à 530 000 ans
Climatologie
Le château bénéficie d’un micro-climat adouci par la proximité de la Gironde dont l’influence assure une modération des excès de température.
le Vin de Haut-Marbuzet
“Qualité est ma vérité” la devise d’Henri Duboscq transparaît dans sa vinification qui repose sur une trilogie merlot/maturité/bois neuf
- forte présence du Merlot
- des vendanges, effectuées dans des conditions parfois proches de la surmaturité :
- un élevage en fûts de chêne neufs,
contribue à faire de Haut-Marbuzet un vin puissant et épicé, au style flamboyant et aux arômes exotiques caractéristiques
Merlot
La forte présence du Merlot avec son gras et son moelleux, ses tanins plus arrondis que ceux de l’austère cabernet-sauvignon confère aux vins le coté moelleux et suave. Il complète la distinction sévère du cabernet sauvignon, par opulence, charme et séduction. Le cabernet-sauvignon apporte la rigueur et la noblesse médocaine, le cabernet franc sa subtilité, lorsqu’il n’est pas trop capricieux. Un encépagement atypique orienté vers le fruité jeune et des tanins aimables.
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Maturité
La maturité recherchée est la maturité phénolique. Ces maturités poussées, portent les polyphénols à maturité et donc à des tanins veloutés.
Fûts de chêne neufs
Le dernier credo : 100 % de bois neuf, à l’instar des Premiers crus classés. Henri Duboscq est le chantre de ces élevages et explique les différentes qualités des bois de futaille : Tronçais, Nièvre, Vosges, Limousin, Jupille. Chacun apportant ses qualités ou ses défauts et convenant à tel ou tel millésime
Une évolution est en cours
Les vignes ont pris de l’âge.
Les fils d’Henri Duboscq sont entrés dans l’aventure, Bruno à la technique et Hugues au commerce, ce sang neuf a fait évoluer les techniques.
« Avec l’acquisition des meilleurs terroirs et les replantations de merlot sur les magiques argiles bleues qui régulent l’alimentation en eau, mes vins ont besoin de moins d’extraction et de bois neuf », constate Henri Duboscq.
Le petit verdot est introduit pour 2 à 5 % en diminuant le cabernet franc
Un nouveau chai est édifié, avec des cuves plus petites pour parcelliser, inox ou bois. On introduit la thermorégulation, on lève le pied sur les températures de fermentation, limitées à 30° C. La fréquence des remontages est diminuée.
On se contente de 75 % de bois neuf en se recentrant sur les bois de Tronçais. Une évolution qui garde le style maison, mais revient vers une certaine orthodoxie bordelaise
Un vigneron, un vin
« Mon vin est viril parce que de Saint-Estèphe, mais caressant parce que de moi »
Henri Duboscq aime les vins onctueux, féminins, finement boisés sans excès, aux tanins doux et mûrs. De ce point de vue, ceux de Haut-Marbuzet se différencient nettement du Saint Estèphe classique souvent viril, austère et astringent.
Haut-Marbuzet est un « vin à la robe fendue » telle les plus élégantes des séductrices.
Selon Bernard Ginestet, « dans la gamme tannique, parfois sévère, voire austère, des saint-estèphes, Haut-Marbuzet surprend par la souplesse de son fruit et le charme séduisant de ses arômes vite libérés ».
Néanmoins, selon Michel Bettane, les millésimes les plus récents témoignent « d’une subtilité inconnue jusqu’ici » et d’un classicisme plus marqué.
Dans les grands millésimes, c’est un vin de longue, voire très longue garde, pouvant dépasser 30 ans.
Le vin à la robe fendue
Chercher « Haut-Marbuzet » sur internet est une gageure, seuls des sites de vente apparaissent.
Creuser la recherche et dénicher le site « Le vin à la robe fendue », un « webdinaire » consacré à la vision d’Henri Duboscq sur la vigne, le vin, son château, d’une durée de 18 minutes 30.
Henri Duboscq, un vigneron flamboyant, passionné,
un amoureux de la poésie
Mon rêve familier
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d’être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? – Je l’ignore.
Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L’inflexion des voix chères qui se sont tues.
Paul Verlaine
Cette « femme inconnue,…… »
C’est la vigne pour Henri Duboscq, SA VIGNE, au travers de tous ses millésimes.
Voir le webdinaire
http://larobefendue.com/fr/passion_heritage.html
La passion en héritage : Bercer les reflets de l’histoire – 3 minutes 40
http://larobefendue.com/fr/floraison.html
La floraison : la Grande transformation – 2 minutes 20
http://larobefendue.com/fr/vendange.html
La vendange : L’enchantement de la première fois – 5 minutes
http://larobefendue.com/fr/naissance_vin.html
La naissance du vin : Associer les saveurs qui s’aiment -2 minutes 30
http://larobefendue.com/fr/taille_feu.html
La taille et le feu : Ciseler l’avenir de la vigne – 3 minutes 50
http://larobefendue.com/fr/poeme.html
Mon rêve familier – 1 minute
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